Certains d’entre vous ont peut-être déjà entendu parler du phénomène du personal shopper dans les médias. Il s’agit d’une personne qui vous aide à vous relooker ou qui fait votre shopping à votre place. Dans ces reportages, le personal shopping a été présenté soit comme un service réservé aux fortunés, soit un service gratuit, mais pas très personnel, disponible dans les grands magasins. Mais il y a des personal shoppers qui proposent un service très personnalisé et toutefois accessible à tout le monde. Iris en a dénichés quelques-uns pour vous.
Depuis qu’elle est toute petite, Valérie Gonzalez adore la mode. Ses copines la chargeaient toujours de leur trouver de beaux vêtements, mais à l’époque elle ne savait pas encore qu’elle allait en faire son métier un jour. A 16 ans, elle commence à travailler dans une boutique à Strasbourg, et cinq ans plus tard elle s’installe dans la capitale où elle travaillera avec plusieurs designers, soit en tant que directrice de boutique soit en showroom.
Le déclic pour devenir personal shopper, elle l’a eu il y a 8 mois. L’idée est née de sa grande passion pour le shopping, pas pour elle-même, mais pour les autres. Au début, Valérie Gonzales ne savait même pas que c’était une vraie profession. ? Quand je me suis lancée, je me disais juste que ?a pourrait marcher. Ce n’est qu’après coup que j’ai appris que le concept du personal shopping existait déjà aux Etats-Unis ?, affirme-t-elle.
Sur son site Internet, elle propose différents formules comme le “shopping personnalisé”, des conseils en style ou le “shopping cadeau”. Chaque service co?te 60 euros de l’heure. ? Mes clients ont en moyenne 45 ans et plus. Ce sont souvent des hommes qui n’aiment pas faire les magasins ou qui n’ont pas le temps. J’aime bien travailler avec eux, parce qu’ils sont tellement perdus que c’est presque mignon ?, s’amuse-t-elle.
Dominique Granger, 43 ans, est l’un de ces hommes qui ont fait appel à Valérie Gonzalez. Pour ce gérant d’entreprise la période des fêtes à été particulièrement chargée de travail. Il ne restait donc pas beaucoup de temps pour aller acheter des cadeaux de No?l. Puis un soir, il a entendu parler du phénomène du personal shopping à la télé et a tout de suite entamé une recherche sur Internet. C’est comme ?a qu’il est tombé sur le site de Valérie Gonzalez.
? Je l’ai appelée, je lui ai expliqué ma situation et ensemble, nous avons développé des idées. Et après, elle a acheté une quinzaine de cadeaux pour moi ?, raconte-t-il en ajoutant : ? Je sais que c’est une grande responsabilité qu’on confie à quelqu’un qu’on ne conna?t même pas, mais j’ai vu qu’elle avait de l’expérience. Alors, je lui ai fait confiance, et je sais déjà que ce ne sont pas les derniers cadeaux qu’elle a achetés pour moi. ?
La personal shopper Lilye a, quant à elle, souvent affaire à des clients plus extravagants. En deux années de carrière, elle en a eu des demandes particulières : organiser des shows privés, réserver des boutiques, dénicher une bonne cave à cigares ou trouver un parfum sur mesure. Quoi qu’il arrive, Lilye a d? s’adapter à la situation. ? Une fois, j’ai d? trouver des habits pour le chien d’une dame qui a l’habitude d’habiller son animal de la même fa?on qu’elle ?, dit-elle en souriant.
Graphiste de formation, Lilye a longtemps travaillé dans une boutique multimarque avant de se convertir au personal shopping. Elle a ressenti que les clients avaient ? besoin d’être chouchoutés ?. C’est ?a ce qui l’a motivée à se lancer. ? Quand j’ai commencé, je conseillais surtout des gens aisés. C’était notamment des touristes américains pour lesquels ce genre de service était déjà quelque chose de très normal. Pour eux, c’est comme d’aller chez le boulanger, alors que les Fran?ais se demandent encore à quoi ?a sert ?, explique-t-elle.
Mais les choses ont un peu évolué depuis. De plus en plus de Fran?ais font appel à elle, et pas seulement les nantis. ? Chez les hommes, c’est parfois après une promotion qu’ils ont besoin d’un conseil pour trouver le style vestimentaire adapté à leur nouvelle position. ?a peut aussi être quelqu’un? en quête d’identité après avoir perdu son travail ou bien une femme qui cherche à se redéfinir suite à une rupture amoureuse ?, précise Lilye. Elle propose ainsi des services très souples en fonction du besoin et du budget de ses clients. Il y a par exemple la formule “analyse garde robe” à domicile pour 60 euros, ou deux heures de “diagnostique look” à 50 euros. Sinon Lilye vous fait un devis selon vos attentes.
Valérie Gonzalez et Lilye assurent toutes les deux que pour trouver son style, il n’est pas nécessaire d’avoir un gros portefeuille. Tout est une simple question de gout. ? Même avec un petit budget on peut avoir un bon look, affirme Lilye. Maintenant on mixe un max de tout. Cher ou pas cher, il faut juste savoir combiner les choses. ? Les deux sont par ailleurs convaincues que le service de personal shopping va encore se développer, parce que les gens veulent acheter de fa?on moins impulsifs et surtout trouver des choses adaptées et de qualité.
C’est aussi l’opinion de Marion Picard qui s’est lancée dans le personal shopping pour bébés il y a quelques mois. Ancienne employée dans un service de recrutement, elle a toujours voulu créer sa propre entreprise. Après avoir vécu deux grossesses, elle s’est dit qu’il fallait aider les futurs parents débordés ou perdus à acheter les choses indispensables pour l’arrivée du bébé, tout en évitant les achats inutiles. Et la voici devenue personal shopper pour bébés !
Quant à ses prestations, Marion explique que son idée initiale était de dépanner des parents qui ont besoin d’un coup de main. ? Donc, j’ai essayé de faire des prix qui sont quasiment accessibles à tous ?, dit-elle. Parmi ses formules on trouve la “shopping list” à 59 euros ou le “shopping tour” à 39 euros de l’heure. Selon Clémence, une jeune maman qui exerce le métier d’écrivain public et attend son deuxième enfant, le service de Marion vaut tout à fait le coup : ? On a tellement tendance à acheter trop de trucs, soit en double soit de mauvaise qualité, qu’au final, je dirais que ?a ne revient pas trop cher, argumente-t-elle. Mais c’est vrai qu’il faut l’avoir pratiqué pour comprendre les erreurs qu’on peut faire au début, parce que les vendeurs te poussent à acheter plein de choses qu’on n’utilise pas dans la pratique. ?
Si vous êtes, vous aussi, grand amateur d’achats inutiles avec une armoire pleine à craquer, mais sans jamais savoir quoi mettre, le service du personal shopping peut être la bonne solution. Car contrairement à votre chéri(e) ou une bonne copine, un personal shopper examinera votre style avec un ?il d’expert et pourra vous inciter à faire preuve d’audace.
Iris Hartl
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